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Le climato-scepticisme #3

Climato-scepticisme

Alexandre Perra (directeur exécutif d’EDF) s’exprime sur la montée du climato-scepticisme

Vers une montée du climato-scepticisme ?

Ce 26 novembre, la chaîne YoutubeYoutopia” a invité Alexandre Perra à s’exprimer sur la position des Français et du monde sur le sujet du changement climatique. En tant que directeur exécutif dEDF, il effectue, avec son groupe, des études d’opinion depuis trois ans en lien avec les préoccupations environnementales. Alexandre Perra explique alors que le climato-scepticisme remonte depuis plus d’un an. Si l’on observe les résultats présentés par le site d’Ipsos, l’entreprise de sondage qui travaille pour EDF à ce sujet, nous remarquons que 31% de la population mondiale en 2019 serait climato-sceptique. Cela serait le cas pour 32% en 2020 et 34% en 2021. Même si nous pouvons douter de l’efficacité du processus de sondage qui n’est pas précisément représentatif d’une population, Alexandre Perra a ses théories. Il aborde le “matraquage” qu’amène la parole de l’Etat à ce sujet. Selon lui, le fait qu’on en parle beaucoup et que le gouvernement a créé le plan neutralité carbone pour 2050 en s’emparant du problème, sont des éléments qui jouent sur la perplexité de la population.  



extrait de l'étude d'EDF (observatoire des opinions publiques)

Maintenant, lorsque nous observons l’infographie de l’étude d’EDF sur les opinions publiques en 2021 (celle de 2022 étant encore indisponible), nous remarquons que la raison de ce climato-scepticisme pourrait venir des pratiques de productions d’énergies d’un pays.  

Cette capture d’écran du document des principaux résultats de l’étude d’EDF expose le taux de climatosceptiques dans les pays producteurs d’énergies fossiles, accompagné des points en plus ou en 

moins par rapport à 2020. L’Arabie Saoudite étant le premier pays représenté sur le graphique, trouve effectivement son secteur économique dominant dans l’énergie issue de l’industrie pétrolière et de la pétrochimie. Selon le site “connaissances des énergies”, l’Arabie Saoudite est le deuxième producteur mondial de pétrole et possède une des plus grandes réserves au monde. Il serait en mesure de jouer un rôle de régulateur des prix sur les marchés du pétrole en faisant varier sa production.

L’influence des Etats sur l’opinion publique

Les priorités gouvernementales de ce pays nous amènent à nous demander à quel degré un Etat peut être influent sur l’idéologie d’une population ; puisqu’effectivement, l’exemple de l’Arabie Saoudite nous montre qu’il s’agit du pays qui comprend le plus de climatosceptiques. Compte tenu de la situation politique monarchique de ce pays, ce constat est inévitable puisque la liberté d’opinion n’est pas la bienvenue. Rappelons-nous du rapport annuel de 2021 de l’Amnesty international qui dit : “Cette année encore, les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ont été réprimés en Arabie saoudite. Le Tribunal pénal spécial a prononcé de lourdes peines de prison contre des personnes qui n’avaient fait qu’agir en faveur des droits humains ou exprimer des opinions dissidentes. Des défenseur·e·s des droits humains, des personnes ayant critiqué le gouvernement et des militant·e·s politiques, entre autres, ont fait l’objet d’arrestations arbitraires, de poursuites pénales ou de condamnations.” 

À côté de cela, les Etats-Unis ou la Chine, aussi représentés dans le classement de l’étude d’EDF, ont aussi leur tendances politiques, caractérisées par une volonté de puissance et un fondement capitaliste encré dans les populations respectives des deux pays. Les propagandes idéalisant les pratiques qui favorisent le développement économique effacent alors en partie les questions sur les problématiques environnementales. 

Un article de 20 minutes du 23 novembre dernier aborde d’ailleurs ce sujet. Il se nomme : “Réchauffement climatique : Quels sont les pays qui le combattent le plus (et ceux qui en font le moins) ?” et il explique que la Chine et les Etats-Unis sont “les deux plus gros émetteurs au monde”, puis qu’ils font partie des pays les “moins performants en matière de protection du climat.” 

 

La science, une source sûre ?

En vue de ces problématiques d’influence gouvernementales, Alexandre Perra rappelle que “le réchauffement climatique c’est de la science, ce n’est pas de l’opinion”. Effectivement, au-delà de ces constats sur l’opinion commune, les rapports scientifiques sont nombreux. Or, la science elle-même se contredit, comme nous l’avons démontré précédemment. Certains scientifiques croient au réchauffement climatique, tandis que d’autres essaient de prouver le contraire. Cela pourrait nous laisser croire que le réchauffement climatique c’est bel et bien de l’opinion, puisque les appartenances sociales, politiques ou encore culturelles jouent sur les façons de penser. C’est alors que la science peut être interprétée d’une multitude de manières.

 Sources :

pour accéder aux résultats de l’enquête d’EDF : Téléchargements | EDF FR

obscop2021_infographie_fr.pdf 

obscop2021_principauxresultats_fr.pdf 

Etats-Unis et Chine : puissance et rivalité – Major-Prépa (major-prepa.com) 

Réchauffement climatique : Quels sont les pays qui le combattent le plus (et ceux qui en font le moins) ? (20minutes.fr) 

Arabie saoudite : la situation des droits humains en 2021 – Amnesty International France 

L’énergie en Arabie saoudite : pétrole, gaz naturel, renouvelables et nucléaire (connaissancedesenergies.org) 

 

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