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Veille informationnelle

2ème article de veille

Les réactions des avocats

Image d’illustration © Brochard Avocat

Poursuivant ma veille informationnelle sur l’usage des armes à feu par les forces de l’ordre en France, j’ai pu observer un élément qui revient souvent dans le traitement médiatique de ces affaires. Ce sont les réactions des avocats, qu’il s’agisse de ceux des victimes, ou ceux des policiers ou gendarmes.

Les avocats des victimes

Pour illustrer mon propos, j’ai tout d’abord repéré cette interview issue du Live Toussaint, une émission de BFMTV, qui donne la parole à Maître Ian Knafou, avocat pénaliste au barreau de Paris. La vidéo est disponible au lien suivant : https://www.bfmtv.com/police-justice/refus-d-obtemperer-le-risque-de-ne-pas-s-arreter-ne-peut-pas-etre-la-mort-selon-l-avocat-de-la-famille-d-amine_VN-202210280302.html

« Le risque de ne pas s’arrêter ne peut pas être la mort »

Ian Knafou, avocat parisien

Maître Knafou représente la famille d’Amine, un jeune homme tué par balles au volant de sa voiture, alors qu’il refusait d’obtempérer à une sommation de s’arrêter, le vendredi 14 octobre 2022 à Paris. L’avocat insiste sur le fait que « le risque de ne pas s’arrêter ne peut pas être la mort » et estime qu’« à aucun moment il ne faut avoir cette musique en tête ».

Le même jour, l’avocat Vincent Brengarth, du barreau de Paris également, réalisait pour le média indépendant BLAST, le souffle de l’info une vidéo intitulée « Refus d’obtempérer, un permis de tuer pour les policiers ? ». Disponible sur Youtube au lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=X5fV0OL57Ls

Dans ce podcast, Maître Brengarth met lui aussi en cause la loi de février 2017 assouplissant les conditions de l’usage des armes pour la police, qu’il corrèle avec l’augmentation observée des tirs (comme l’avait fait Sebastian Roché, chercheur CNRS dont j’avais parlé dans mon précédent article de veille). Aussi, l’avocat déplore les risques de dommages collatéraux, très importants lors de tirs en pleine ville.

Il illustre notamment son argument en prenant l’exemple de la balle perdue qui s’est logée dans un bus de la RATP, le 21 septembre dernier à Saint-Denis (plus de détails dans cet article du Parisien https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/cest-un-truc-de-fou-a-saint-denis-le-chauffeur-du-bus-touche-par-le-tir-dun-policier-en-colere-02-11-2022-KKHXSM4RDFDL5CTDKHQJJRTWKM.php)

Voilà deux exemples de réactions d’avocats qui défendent les victimes de ces tirs.

Les avocats des forces de l’ordre

À l’inverse, il y a aussi des avocats qui, dans les médias et sur les réseaux sociaux, portent la voix des forces de l’ordre incriminées, qui les défendent et les accompagnent dans les poursuites judiciaires.

À l’image de Maître Laurent-Franck Liénard, « l’arme fatale de la police » titrait Le Monde dans cet article du 21 juin 2022 (https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/06/21/jamais-de-ripoux-je-ne-defends-pas-les-crapules-me-laurent-franck-lienard-l-arme-fatale-de-la-police_6131352_4500055.html)

Le pénaliste, qui défend notamment un policier auteur d’un homicide sur un conducteur à Nice le 7 septembre dernier, appelait le 19 septembre sur BFM Côte-d’Azur à la rationalité et déplorait le manque de formation des policiers (https://www.bfmtv.com/cote-d-azur/replay-emissions/bonjour-cote-d-azur/conducteur-tue-a-nice-le-policier-etait-il-assez-forme_VN-202209190091.html)

Autre figure rangée du côté des forces de sécurité, c’est Me Thibault de Montbrial qui s’est fait connaître pour ses positions bien tranchées en faveur de l’autorité. Il est d’ailleurs l’avocat du policier mis en examen dans l’affaire « Amine » abordée en début d’article. Dans ce papier du Parisien daté du 16 octobre, il explique que son client « a cru qu’il allait mourir, il est très éprouvé » (https://www.leparisien.fr/faits-divers/refus-dobtemperer-mortel-a-paris-garde-a-vue-prolongee-pour-deux-policiers-16-10-2022-ULAMSEVXHBHZXLWGWCOYYAFPOM.php)

En conclusion, j’ai identifié des acteurs clés autour de mon sujet. Ce sont les avocats, peu importe les positions qu’ils défendent vis-à-vis de ces tirs. Il est intéressant de voir que ce sont souvent les mêmes, et que certains se sont ouvertement spécialisés dans le domaine. À ce titre, il s’agit de sources pertinentes pour ma veille.