Un accueil glacial

Le 1 novembre la trêve hivernale a débuté, donc à partir de cette date jusqu’en mars prochain l’expulsion de locataire est impossible. Malgré cette trêve, de nombreux migrants dorment aujourd’hui dans la rue. Les Européens accordent t-il un accueil trop froid au migrant ?

Il y a plus d’un mois maintenant, 300 jeunes migrants interpellaient le gouvernement français en investissant la place du Palais-Royal, devant le Conseil d’État à Paris. En plein mois de décembre, juste avant Noël, des associations d’aide au migrant mettaient au grand jour ces personnes. Oublié par tous, ils étaient enterrés dans le décor, une action permettant donc une visibilité qu’ils n’ont plus au quotidien. Bravant le froid dans l’espoir d’une mise à l’abri, 10 jeunes ont été hospitalisés pour cause d’hypothermie.

Le froid, les migrants sont contraints d’y faire face tous les jours, même sans y être vu, et même jusqu’à en mourir. Malgré cela les associations dénoncent l’inhumanité des forces de l’ordre qui continuent d’expulser à nouveau les personnes. L’association d’aide au migrant Utopia 56 dénonce ces expulsion non justifiées de demandeurs d’asiles et regrette qu’aucune solution ne soit proposée en contrepartie. Derrière le passage des forces de l’ordre les camps sont détruits, il n’en reste plus rien, pas possible pour les demandeurs d’asile d’y vivre. Un “histoire sans fin”, où le problème ne fait qu’être étalé.

« Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration »

La question de l’accueil des migrants en France ou en Europe a toujours été un sujet sensible. L’année dernière la nouvelle premier ministre italienne d’extrême droite Giorgia Meloni était élue à la tête du pays, plutôt contre l’accueil de migration. Comme il a pu être abordé dans le précédent article, les désaccords s’établissent entre les différents pays d’Europe et ne font encore que diviser.

En décembre dernier le projet de loi immigration français était déposé au Conseil d’Etat, son nom, « Pour contrôler l’immigration, améliorer l’intégration ». En effet l’intégration est pour le moment plutôt subtile, au vue de ces expulsion régulière s’ajoute à ça les conditions de vie sur les camps de migrant dans le nord de la France notamment. Des centaines de personnes y attendent pendant des mois dans l’espoir d’aller en Angleterre, faisant ici encore face au froid et à la police. Un dispositif de “mise à l’abri” avait même été mis en place à Calais mais seulement pour 4 jours.

Quel est le réel objectif donc de cette meilleur “intégration” ? L’une des mesure far de cette loi était la création d’un titre de séjour “métiers en tension” pour les travailleurs sans papier. En effet, il y aurait sans les travailleurs étranger de grandes lacunes en matière d’emplois. En France par exemple seulement 10% des livreurs Uber Eat sont français, mais cela ne concerne pas seulement la France. En effet le manque de main d’œuvre se fait ressentir dans toute l’Europe, en 2035 ce sera 7 millions de postes qui seront vacants notamment à cause du départ à la retraite de la génération du Baby Boom. Cette loi a-t-elle donc un intérêt pour le gouvernement ou les migrants eux-mêmes ?

Un monde sans foi

Dans l’article publié précédemment était abordé la loi sur l’immigration, un texte qui doit être débattu début 2023, il y était notamment question de régulariser le travail pour les travailleurs sans papiers avec la mise en place d’un titre de séjour ur “métiers en tension”.  Aujourd’hui la question sera développée en abordant notamment le travail illégal des migrants en Europe.

Selon le site de la Commission Européenne, il y a une surreprésentation de profession des ressortissants de pays non membres de l’UE. Les métiers tels que l’aide au ménage, aide soignant, ouvriers dans le bâtiment et les travaux publics (BTP), sont des profession réalisé en majorité par des personnes issu de l’immigration et moins par des citoyens de l’Union Européenne. A l’inverse, les métiers plus intellectuels, comme l’enseignement, ou les activités spécialisées, scientifiques et techniques sont sous représentés par les ressortissants de pays non membres de l’UE. Pourtant selon un document du DARES un graphique nous montre que les travailleurs migrant de moins de 30 ans ont soit des diplômes plutôt bas voir inexistant, soit sont titulaires d’un diplôme de niveau bac+5 (21% pour les travailleur migrant contre 14% pour les non immigrés).

De l’esclavage moderne ?

Les migrants ne sont plus que les travailleurs permettant d’assurer une continuité de service malgré la baisse infantile et l’augmentation du nombre de décès en Europe (en 2020, la population de l’UE a diminué d’environ 100 000 personnes). Ils se retrouvent donc à faire les métiers que personne d’autre ne veut assurer, ou plutôt que personne n’assure plus, un article de Libération souligne l’intérêt positif pour l’hôpital public notamment d’embaucher des travailleurs étrangers.

Cette année les travailleurs migrants constructeurs des stades pour la Coupe du Monde au Qatar on crée la polémique et l’indignation du monde entier, invitant au Boycott notamment de la Coupe du Monde. Mais ces pratiques illégales des travailleurs migrants en Europe sont passées un peu moins inaperçues. Une enquête du journal Libération a révélé que des travailleurs sans titre de séjour étaient même embauchés par l’État, dans le secteur public. Ils risquent tous l’expulsion après que l’application «systématique» des obligations de quitter le territoire français (OQTF) ait été étendue à tous les étrangers sans titre de séjour. Dans une autres enquête Libération révèle que des travailleurs sans papiers se retrouvent a travailler sur les chantiers des Jeux-Olympiques 2024, employer par de Vinci GCC Construction ils n’ont aucuns droits et des conditions de sécurité déplorables. L’Allemagne assume elle aussi d’alimenter son économie en main-d’œuvre en accueillant des immigrés. Mais certains ouvriers sont exploités, par exemple certains employés sur le chantier du Mall de Berlin n’ont reçu aucun paye, une main d’œuvre plus que pas chère donc.

Une précarité et un risque donc permanent pour les travailleurs immigrants en Europe. En France si un étranger sans titre de séjour est surpris, il bénéficiera d’une indemnité forfaitaire de 6 mois de salaire mais fera l’objet d’une OQTF et “vraisemblablement une interdiction de retour sur le territoire français pendant une durée maximale de 2 ans”.

Un seul problème…Les migrants

Depuis Janvier 2022 1379 personnes sont portées disparues en méditerrané selon SOS méditerrané. Il y a un an, le 24 novembre précisément, 33 migrants se perdaient dans la Manche, 27 y sont morts, noyés dans les eaux glacées. Depuis qu’est ce qui a été envisagé et mis en place pour résoudre ces problèmes ?

Ce 25 novembre se tenait à Bruxelles une réunion des 27 ministres européens de l’intérieur, quelques semaines après la crise du navire Ocean Viking (234 migrants interdits de débarquer en Italie et finalement pris en charge par la France). Y a été adopté un plan d’action en 20 points, censé améliorer la solidarité en matière migratoire entre les Vingt-Sept. En effet, Gérald Darmanin, le ministre français de l’intérieur, avait dénoncé l’Italie “d’égoïste” au sujet du bateau Ocean Viking. L’objectif de cette réunion étant donc de faire baisser les tensions, “sur une question qui a toujours été un sujet brûlant dans l’UE”. Mais le prochain conseil, qui a lieu le 8 décembre, aura pour sujet de mettre en place une nouvelle législation en matière migratoire en Europe. Cette réforme de la politique migratoire s’ajoute au projet de loi, qui va être déposé prochainement en janvier, du ministre de l’intérieur français. Principale objectif, des mesures visant à améliorer les reconduites à la frontière, selon Le Monde, mais aussi créer un titre de séjour « métiers en tension » pour les travailleurs sans papiers déjà sur le territoire, permettant à des sans-papiers embauchés d’être régularisés.

Les migrants, un calvaire ?

Planifier et améliorer les conditions d’accueil d’accord, mais maintenant, quand les migrants sont arrivés sur le territoire, quel sort leur est réservé ? Parfois la question ne se pose même pas, comme pour le bateau Ocean Vikink où 123 personnes sur les 234 ont eu un refus d’entrée sur le territoire et ont été renvoyées dans leurs pays. Mais tout n’est pas encore gagné pour ceux restés… Les associations à la protection des migrants, comme Utopia 56, dénoncent les conditions d’hébergement, de soins et de nutrition accordées aux étrangers. Avec le début de cette trêve hivernale il y a encore selon elle des tentes découpées et des couvertures gazées pour y empêcher le retour des personnes. Ces plans d’intimidation, ajoutés aux rochers pour bloquer l’installation de nouvelle tentes, à Calais par exemple, sont-ils les preuves d’un manque d’accueil des réfugiés de la part de l’État français et des autres pays européens?