Rouen : vitrine de la Seine-Maritime, de la Normandie et de la France

« Région la plus séduisante d’Europe », « Une région à ne pas louper » sont les deux distinctions que la Normandie à récolter en 2022. La première a été décerné par les anglais lors du Wanderlust Travel Hour et la seconde par les américains dans le classement des 52 destinations à ne pas louper en 2022 par le New York Times. Alors avec tout ça la Normandie peut être fière de son patrimoine ! Une bonne vitrine de toutes les beautés dont elle regorge est sa capitale, Rouen.

 

Le Gros-Horloge

Si un seul monument symbolise Rouen c’est bien le Gros-Horloge. Il a même sa propre rue que les Rouennais surnomment communément « la rue du Gros ». Son histoire, sa richesse, son symbolisme en font un incontournable dans une visite de la ville.

Ce qui est désigné sous l’appellation « Gros-Horloge », se compose en réalité de plusieurs parties. La plus ancienne est le Beffroi. Une première tour fut détruite en 1382 par Charles VI en répression de la révolte de la Harelle (soulèvement populaire des habitants contre de nouveaux impôts). Les cloches sont aussi déposés, symbolisant la perte de libertés communales dont bénéficiait alors la ville. C’est alors qu’intervient l’horloge. Mais pour la construire, les bourgeois souhaitaient qu’elle repose sur une tour et que cela soit construit à l’ancien emplacement de l’édifice détruit par le roi. Sans motif de refus, le bailli (représentant du roi en ville) et le roi acceptent le 5 août 1389. Neuf ans de travaux furent nécessaires, à cause notamment de finances en mauvais état. Entamé par l’architecte Jahan de Bayeux, les travaux seront terminés par son fils en 1398. Il faudra cependant remplacer en 1711 la charpente qui risquait de s’écrouler, elle est remplacée par un dôme surmonté d’une lanterne.

L’horloge quant à elle est la plus ancienne de Rouen et l’une des plus anciennes horloges publiques de France. Elle fut construite en 1389, au début par Jourdain Delettre puis par Jean de Felain. Ce dernier en devient ensuite gouverneur et est chargé, avec sa femme, d’en prendre soin. Le mécanisme quasiment inchangé, à cessé de fonctionner en 1928 remplacé par une horloge électrique. La cloche Rouvel, qui avait été démontée par Charles VI fut réinstallée à côté de la cloche Cache-Ribaut en 1449. Après un beffroi style gothique c’est une arcade style renaissance qui est construite en 1529 à la suite de la démolition de la porte Massacre. La rue adjacente porte encore aujourd’hui ce nom et est considérée comme l’une des plus pittoresque de Rouen, son nom venant de la corporation des bouchers qui s’y était installée. A cette même époque, on décide d’ajouter deux cadrans à l’horloge. En plus de l’heure qui n’est indiqué que par une seule aiguille, on peut connaître le jour de la semaine avec un semainier qui à midi dévoile une scène représenté un personnage qui a inspiré un jour de la semaine : Diane, Mars, Mercure, Jupiter, Vénus, Saturne et Apollon. Au-dessus du second cadran se trouve une sphère indiquant les différentes phases de la lune.

La dernière partie se compose d’une fontaine accolée au beffroi. Elle fut construite en 1457 et est la plus ancienne de Rouen. Souvent ignorée, elle représente pourtant un patrimoine important et participe au charme du lieu. Y sont représentés les amours du fleuve Alphée et de la nymphe Aréthuse. Dans la mythologie la nymphe Aréthuse s’est baignée dans les eaux du Dieu-Fleuve Alphée qui en tomba amoureux, décidant de la poursuivre sous la forme d’un chasseur. Cependant la nymphe faisait partie de la suite d’Artémis qui la changea en une source souterraine. Mais Alphée passa sous la mer et mêla ses eaux à la source.

Un musée du temps à été aménagé dans le beffroi et dans l’horloge pour découvrir son histoire et le fonctionnement de cette dernière. Si ce lieu est emblématique s’est également par son symbolisme. En effet, il est possible de retrouver une cinquantaine d’agneaux représentés un peu partout, au bout de l’aiguille, gravés sous l’arche, autour du cadran… Cette présence est due au fait que l’agneau est l’emblème de Rouen. Dans un premier temps, c’est une connotation religieuse de l’agneau pascal symbolisant le christ. Dans un second temps, l’agneau a pris toute son importance au Moyen-Age où le travail de la laine a fait largement prospérer Rouen au point de devenir la deuxième ville du royaume.

Sa renommée en fait un monument représenté sous différentes formes. Il est visible sur une porte de cathédrale à New-York (Notre-Dame du Liban) avec d’autres monuments de villes françaises. Il a également deux timbres à son effigie en 1976 et 2016. Il y a d’ailleurs une erreur dans la première édition, l’horloge ayant deux aiguilles. Ce qui est ironique quant on sait que son créateur vient de Sotteville (commune de la métropole rouennaise).

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Le Palais de Justice

Voici un lieu qui a vu défiler beaucoup de styles architecturaux et survécu à tous les affres des 5 derniers siècles. L’actuel Palais de justice fut à l’origine construit pour servir d’Echiquier (haute cour judiciaire et financière) en 1499 par Louis XII lorsqu’il décida de sédentariser cette instance jusqu’alors mobile. La construction, de ce qui aujourd’hui compose l’aile Ouest, dura jusqu’en 1508 dans un style gothique. Mais en 1509 de nouveau travaux sont entrepris pour l’édification de l’aile Nord, appelé Palais Royal qui ne s’achèvera qu’en 1517. Entretemps, François Ier fit transformer l’Echiquier en Parlement de Normandie. Le style de cette partie est emblématique de la transition entre le Gothique et la Première Renaissance. En 1700, le bâtiment est jugé trop petit et la partie Est est donc construite. Le Palais de justice subira ensuite les affres du temps, avec l’effondrement du fronton principal de logis édifiés par la suite. Tout d’abord dans un style moderne, la dénotation avec le reste entraînera une modification pour une harmonisation. De multiples travaux seront engagés durant les siècles suivants, mise en place d’une grille à la place d’un mur donnant sur la rue aux Juifs, déplacement d’un escalier, recréation de statuaire détruit à la Révolution et bien d’autres.

Si on pourrait penser qu’il a déjà subi beaucoup de tourment et de modification, il n’avait cependant pas encore connu la seconde guerre mondiale. La ville toute entière fut ravagée par les Alliés en vue de la Libération. C’est lors de «la semaine rouge» que seront causés le plus gros dégâts. Pour le Palais de justice, ce sont les jours du 19 et du 26 août 1944 qui seront les plus destructeurs. Des salles entières sont détruites, des toitures sont transpercées, les murs portent encore les marques de ces bombardements. La reconstruction prit du temps et des vestiges de la guerre ont été laissés pour ne pas oublier le prix que Rouen, comme tant d’autres villes normandes, ont dû payer pour la Libération.

Lors de travaux sur la rénovation des sols, a été découvert «La Maison Sublime». Une salle voûtée en berceau qui regorge de multiples secrets. Seule certitude, c’est le plus vieux monument juif de France.

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La Cathédrale

Un édifice de 1000 ans qui a tout vu, tout connu. La Cathédrale Notre-Dame de Rouen succède à un groupe de bâtiment qui formait déjà une cathédrale. Sa construction débute dans les années 1020 mais sa vie ne sera émaillée que de travaux. Consacré en 1063, dès 1145 archevêque Hugues d’Amiens décide de construire une tour, la tour Saint-Romain, sa partie supérieur à été construite entre 1469 et 1477 visible par la différence de couleur des pierres. La nef romane est détruite en 1185 par Gautier le Magnifique remplacé par des travées gothiques. La transformation de l’édifice est accélérée par un incendie, ce ne sera malheureusement pas le seul. La construction globale se poursuit durant plusieurs siècles et s’achève avec la tour de Beurre en 1485. Elle tire son nom de l’argent collectivité par le chapitre auprès des paroissiens qui devaient payer s’ils ne voulaient pas manger maigre pendant le Carême. La cathédrale abrite les sépultures de certains ducs de Normandie comme Rollon ou Richard Cœur de Lion. En 1876, avec la reconstruction de sa flèche, elle devient la cathédrale la plus haute de France et à ce moment le monument le plus haut du monde. Rien d’étonnant pour la ville aux cent clochers !

La cathédrale va aussi subir les affres de deux types de guerres, civile et mondiale. La première en 1962 avec les huguenots qui saccagent la cathédrale, détruisent et décapitent des statues. Et la seconde la nuit du 18 au 19 juin 1940 qui éventra une grande partie de l’édifice. En plus des dégâts humains, le monument subit aussi les aléas naturels. Un ouragan en 1683 préjudiciable pour la rosace, la foudre en 1822 touchant la flèche de style Renaissance, plusieurs incendies, la tempête du 26 décembre 1999.

Si Notre-Dame de Rouen est aussi connue c’est en partie grâce à Claude Monet. Le peintre impressionniste l’ayant représenté au fil des heures et des saisons dans 30 tableaux depuis la fenêtre du Bureau des Finances (actuel office du tourisme). Un timbre à son effigie à aussi été imprimé en 1957.

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La Place du Vieux-Marché et l'église Jeanne d'Arc

L’histoire de la place du Vieux-Marché et celle de l’église Sainte-Jeanne d’Arc ne peuvent être dissociées. La première est typique de Rouen avec ses maisons à colombages et à pans de bois, l’une d’entre elles est la plus ancienne auberge de France, La Couronne. Des fouilles archéologiques ont révélé les fondations de l’église Saint-Sauveur où Corneille fut baptisé.

Mais cette place a surtout vu le supplice de Jeanne d’Arc. Cette dernière fut emprisonnée à Rouen dans le donjon où sa sentence à été prononcée. Elle mourut sur le bûcher le 30 mai 1431. Une haute croix blanche s’élève à l’emplacement dit. Si la mort de Jeanne d’Arc a marqué les esprits, la place du Vieux-Marché était la place des exécutions publiques, ce qui semble donc normal qu’elle périt ici. En hommage a la Pucelle fut aussi nommée une des rues les plus importante de la ville, un historial pour raconter son histoire fut aménagé là où elle fut condamné puis réhabilité, et une église fut construite après sa canonisation.

L’église Sainte-Jeanne-d’Arc s’érige entre 1975 et 1979 dans un style moderne qui souleva de nombreuses critiques. Celles-ci principalement due à sa forme, trois interprétations peuvent d’ailleurs être possibles : un aileron de poisson, une coque de bateau renversé ou un casque viking rappelant le passé de la Normandie. Ses vitraux sont quant à eux les vestiges de l’église Saint-Vincent détruite pendant la seconde guerre mondiale et dont il ne reste que quelques ruines. Le vitraux avaient alors été mis à l’abri au début du conflit.

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Les Ponts

La Seconde Guerre mondiale a encore frappé. Le 9 juin 1940 l’armée française décide de détruire tous les ponts de Rouen pour freiner l’avancée de la Wehrmacht. Les dates de construction des ponts actuels s’étendent donc de 1952 à 2008.

Le premier reconstruit est le pont Pierre Corneille, l’écrivain étant né à Rouen. Un autre pont était à l’origine présent dès 1829. Sa particularité principale est qu’il enjambe l’île Lacroix, l’ayant en même temps fait prospérer. On alors été envisagé plusieurs éléments «décoratifs» sur le pont ou à la pointe de l’île : un phare de 15 mètres de haut, l’obélisque de Louxor (actuellement Place de la Concorde à Paris), un colonne commémorant la prise du Trocadéro. Finalement, c’est une statue de Pierre Corneille qui est sculptée. A l’époque, il était également le plus long pont soudé de France.

Le second pont restauré est à l’origine plus ancien que le Pont Corneille. En effet, le Pont Boieldieu a été construit en 1160 en pierre, aujourd’hui c’est le seul pont de Rouen à être riveté et non soudé. Son nom lui vient d’un compositeur rouennais. Il fut pendant longtemps le seul pont de la ville, c’est de lui qu’ont été jeté dans la Seine les cendres de Jeanne d’Arc. Le pont actuel est décoré de quatre statues réalisées par Jean-Marie Baumel et Georges Saupique représentant d’un côté des normands sur un drakkar et Cavelier de La Salle (explorateur de l’Amérique né à Rouen) voguant vers de nouvelles découverte et sur l’autre rive des allégories des affluents de la Seine et de l’Océan. Il fur immortalisé avant sa destruction par Camille Pissarro.

Le Pont Jeanne d’Arc est un pont soudé avec des technologies avancées pour l’époque. Cela permet donc d’y faire circuler des lignes de métros.

Vient ensuite le Pont Guillaume le Conquérant, du nom du célèbre Duc Normand. Ce pont marque la limite de la remontée des navires depuis la mer.

Le suivant est le Pont Mathilde. Il s’agit d’un hommage à Mathilde l’Emperesse, petite-fille de Guillaume le Conquérant, fille d’Henri Ier d’Angleterre est héritière désignée pour le trône. Cependant une guerre de succession éclate avec un de ses cousins Étienne de Blois, jugeant qu’une femme n’était pas apte à gouverner en l’absence même d’une loi salique (loi interdisant le trône aux femmes). Son fils fils finira par être roi, elle mourut à Rouen en 1167. Le pont lui est plus connu par les rouennais du fait de l’accident survenu 29 octobre 2012 avec la collision de deux camions dont un transportait 30 000 litres d’hydrocarbures. Aucune victime n’est à déplorer mais le pont est endommagé et d’importants travaux seront par la suite nécessaires.

Enfin, le plus haut pont levant du monde, le Pont Flaubert. Surnommé « 6ème pont », il est le dernier construit et marque la limite du fleuve accessible par les hauts navires. Ils peuvent tout de même passer entre 1h et 4h du matin les nuits où le pont se lève. Cette particularité donne l’opportunité à Rouen d’organiser l’Armada.

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Le courrier cauchois

Et bien d’autres surprises…

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