La préservation et la sanctuarisation des plages du Débarquement

Plus de 150 000 soldats ont risqué leur vie ce fameux jour de juin. Si les vestiges du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 sont encore très présents, ils sont à tout instant menacés.

Certains luttent pour que l’on n’oublie pas.

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La seconde vie d’un bureau de poste

Le temps passant, des objets qui semblaient perdus ou oubliés refont surface et ce faisant, il faut de la place pour les conserver ou les exposer. Ce problème s’est posé à Sainte-Marie-du-Mont qui abrite le musée d’Utah Beach. Finalement, une solution a été trouvé et celle-ci résout en même temps un autre dossier : l’utilisation de l’ancien bureau de poste. La mairie n’a ainsi pas donné suite au particulier qui convoitait le local pour en faire un restaurant.

En définitive, c’est la préservation du patrimoine qui a été privilégiée.

Le coût de l’aménagement du site comprenant la rénovation du lieu et la création de parkings, dont un arboré, est estimé à hauteur de 800 000 euros. Le conseil municipal a également décidé, lors de la séance du 13 octobre, de lancer un appel à candidature pour recruter un maître d’œuvre et ainsi lancer les travaux qui dureront deux ans. Cette réhabilitation s’inscrit dans un programme plus large de préservation et de valorisation des plages du Débarquement impulsé par la Région.

 
 
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La mémoire ou la transition écologique ?

Il faut en permanence faire des choix et certains sont plus difficiles que d’autres. Actuellement, deux options sont présentes : poursuivre la transition énergétique en implantant un peu partout des parcs éoliens ou bien préserver et sanctuariser des lieux d’histoire et de mémoire.

Ce dilemme est celui qui se pose en ce moment pour les plages du Débarquement en Normandie, principalement près de Gold Beach et du cimetière britannique de Bazenville. En effet, un projet d’implantation d’éoliennes de 150 mètres de haut est en cours de développement, ce qui fait grandement réagir les vétérans. Léon Gautier, dernier survivant du commando Kieffer qui vient de fêter ses 100 ans, a cosigné une tribune dans Le Figaro avec Alain Dainville, Gérard Chesnel et Jean-Pierre Benamou pour dénoncer ce projet. Tous voyant d’un mauvais œil la souillure que va apporter ce projet à la mémoire. Ils plaident ainsi pour une sanctuarisation des plages du Débarquement dans un rayon de   15 km.

Si l’idée n’est pas nouvelle, elle n’aboutit cependant pas. Elle fut en effet soulevée à de multiples occasions, au vu du fait que des propositions d’implantations d’éoliennes sont régulièrement avancées dans cette zone qui a toutes les conditions nécessaires pour la production d’énergie.

Pour le moment, la mémoire semble primer sur l’écologie et l’économie, mais combien de temps encore cela sera possible ?

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Le Canada à la rescousse de la mémoire

Une nouvelle fois, le développement entre en conflit avec le souvenir du passé. Si cette histoire aurait pu rester propre à la ville de Courseulles-sur-Mer, c’était sans compter sur les gouvernements français et canadien. En effet, la commune accueille les lieux de commémoration de Juno Beach où débarquèrent les canadiens. C’est aujourd’hui une affaire qui dure depuis deux ans qui vient de trouver une issue en faveur de l’histoire.

Pour rappel, une résidence de 70 logements devait voir le jour à côté du musée ; ce projet a cependant dès le début suscité beaucoup de contestations. Le conseil municipal a finalement acté le rachat du terrain dit «des dunes» sur lequel aurait dû s’élever les habitations. Le coût total de l’opération s’élevant à 1,4 millions d’euros, la ville va recevoir le soutien du département mais également de la France et du Canada. Ainsi, cette affaire est devenue diplomatique, avec une campagne nommée «Save Juno» et la visite sur le site du ministre des Anciens combattants canadiens accompagné de députés.

Une nouvelle fois ont a su reconnaître l’importance de la préservation de la mémoire.


Juno Beach Centre