Le covid a eu un véritable impact négatif sur le cinéma notamment à cause des confinements étalés sur deux années, les Français ont perdu l’habitude d’aller au cinéma. C’est pour cela qu’un plan d’action a été lancé par le gouvernement, afin d’attirer la population dans les salles.
UNE CAMPAGNE POUR SAUVER LE CINÉMA
« On a tous une bonne raison d’aller au cinéma ».
Une campagne de communication de soutien pour le cinéma a été lancé du 26 octobre au 20 novembre 2022 afin de redonner l’envie aux français d’aller au cinéma. Elle est diffusée à la télévision, dans les salles de cinéma ainsi que sur les réseaux accompagnée du #MaBonneRaison.
Cette campagne est née de l’initiative de Richard Patry, qui est le président de la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF), en collaboration avec la CNC (Centre National du Cinéma), l’union des syndicats professionnels et exploitants des salles de cinéma. Sans oublier la ministre de la culture Rima Abdul Malak qui était consciente de la baisse des ventes de billets de cinéma.
« Nous sommes très confiants car nous voyons déjà bien des frémissements avec des dernières semaines très bonnes en termes de fréquentation et de diversité de films », explique Rima Abdul Malak, ministre de la culture.
Les résultats d’études concernant les statistiques de la fréquentation cinématographique du mois d’octobre 2022 sont très positifs et montrent un renouvellement de l’intéressement de la population. En effet, le mois d’octobre a enregistré 14,26 millions d’entrées, ce qui est le plus haut niveau depuis le début de l’année.
D’ailleurs, le film d’animation Samourai Academy a atteint la 5ème place du classement d’entrée en salle, ce qui prouve une véritable relance.
Le cinéma en général et surtout français a beaucoup souffert de la crise sanitaire notamment dû aux confinements. Cette situation provoquée par le COVID 19, a au contraire, profité aux plateformes de streaming qui évincent peu à peu le cinéma et seraient responsables d’une baisse des ventes particulièrement pendant et après la crise.
Fréquentation des salles en baisse après le covid
Une étude menée entre le 31 mars et 5 avril 2022 par l’IFOP a été dévoilé par l’AFCAE (Association française des cinémas d’art et essai) en amont du Festival de Cannes. Cette étude dévoile des données concernant l’impact du streaming sur la fréquentation des salles de cinéma.
Selon les résultats, 32% des français continue d’aller au cinéma au moins une fois par mois depuis la réouverture des salles et 61% disent s’y rendre au moins une fois par an.
Cependant, 41% des français abonnés aux plateformes de streamings avoue se rendre moins souvent au cinéma et même parfois pas du tout.
Les plateformes de streaming, un fléau pour le cinéma
Les sites de streaming tel que Netflix, Disney +, Prime Video etc.. ont énormément profité de la crise sanitaire par rapport aux salles de cinéma. Le cinéma d’auteur par exemple a été durement pénalisé, la plupart des films d’auteur tel que La Main de Dieu (Paolo Sorrentino), The Power of the Dog (Jane Campion), ou encore Marriage Story (Noah Baumbach) ont dû mal à trouver leur public avec seulement 5% d’audience.
Les plateformes ne sont pas les seuls responsables de cette baisse
Toutefois, remettre la faute de la désertion des salles uniquement sur le streaming serait mentir. En les rendant responsables, les exploitants évitent toute remise en question et autocritique.
D’après le sondage du Centre National du Cinéma (CNC), la seconde explication de cette désertion serait les prix trop élevés, sans oublier « la perte d’habitude ».
Depuis la crise sanitaire, 70% de français sont moins allés au cinéma. La crainte d’être contaminé par le covid est également une raison pour lesquelles les salles sont plus vides.
“Les salles de cinéma, comme tous les milieux fermés, sont des lieux potentiels de transmission du virus par voie aéroportée”, déclare Bruno Andreotti, professeur à l’Université de Paris et chercheur à l’ENS.
Une alliance stratégique aux services de streaming
« La crise sanitaire de 2020 est particulière, parce que même les salles de cinéma ont utilisé des plateformes de streaming pour continuer à montrer des films, à avoir un contact avec les cinéphiles qui allaient dans les salles. C’est un moyen de survie. »
Martin Barnier, historien du cinéma et auteur d’Une brève histoire du cinéma
Les réalisateurs ont dû mettre en place des solutions afin de ne pas sombrer. Certains tels que Jean-Pierre Jeunet, réalisateur du film « BigBug », Alexandre Aja, réalisateur d’Oxygène ou encore Julien Leclercq, réalisateur de Sentinelle, se sont laissés tenter par une alliance avec les services de streaming, notamment Netflix qui est la plateforme comptabilisant le plus d’abonnés. Cela procure des avantages aux créateurs, Netflix par exemple peut offrir ce qu’un distributeur français ne peut pas, comme le partage direct des films dans le monde avec la traduction dans plusieurs langues.
« Il y a une capacité d’attraction qui leur permet de financer de nombreuses œuvres. Sur la qualité, cela peut être structurel si les abonnements suivent et si le modèle économique perdure, ce qui reste à démontrer. »
Claude Forest, professeur émérite en économie du cinéma
