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La pêche entre innovation et politique

Des nouveaux filets pour les pêcheurs

Une étude publiée le 12 octobre dernier estimait la quantité de filets qui dérivent dans les océans et qui représentent une importante source de pollution marine. L’université de Bretagne-Sud (UBS) développe avec des marins pêcheurs une alternative pour résoudre ce problème majeur : des filets biodégradables. L’objectif est de réduire de 3% les déchets plastiques liés à la pêche à l’horizon 2030. Ces derniers représentent 27% des déchets plastiques qui se retrouvent chaque année dans les océans. Cela représente environ 660 000 tonnes selon l’Académie des sciences des Etats-Unis et entre 1,2 millions et 3 millions de tonnes de détritus selon une étude parue dans la revue Science en 2015.

Le projet Indigo est une collaboration entre six institutions de recherches (l’IFREMER, l’UBS, les universités de Plymouth et Portsmouth, le CEFAS et du SMEL). 4 acteurs privés font également parti du projet : NaturePlast, l’IRMA, MSE et l’entreprise Filt. En amont du lancement du projet, les équipes de l’UBS se sont assurées que les contraintes étaient acceptables. Selon eux, près de 75% des pêcheurs posent comme condition que les nouveaux filets soient aussi pêchant que les filets traditionnels, mais près des deux-tiers sont prêts à accepter des coûts supplémentaires.

Mais améliorer les techniques de pêche ne suffira pas à sauver l’écosystème marin

La FAO, l’organe de l’Organisation des Nations Unies (ONU) en charge de l’alimentation a présenté un rapport sur la pêche au niveau mondial. Selon l’agence de l’ONU, en 2020 ce sont près de 72 millions de tonnes de poissons qui ont été capturés dans les océans du globe.

La FAO estime 65 % des stocks actuels sont exploités de manière durable, c’était 90% en 1974. En revanche, les stocks sous-exploités représentent 7 % alors qu’ils représentaient 60 % en 1974. Mais le contrôle de ces vastes espaces est un défi colossal pour les puissances maritimes et des progrès sont encore possible. En effet, entre 15 et 20% des captures sont illégales (pêches illégales, non déclarées et non réglementées). De plus, le partage de certains stocks entraine parfois un dépassement du nombre de captures autorisées par les scientifiques. Les pays riverains ne s’accordant par sur la répartition des captures. La FAO souligne que l’Union européenne (UE) a fait d’important progrès depuis 2002 et la révision de la Politique commune de la pêche.

Une affaire vient entacher les efforts de l’UE

Pour une fois, en France, l’interdiction de la senne fait presque l’unanimité. 143 députés et élus locaux de tous bords, Xavier Bertrand, 98 % des pêcheurs ont exprimé leur souhait de voir cette technique interdite. Mais la majorité, Emmanuel Macron et Hervé Berville (secrétaire d’Etat à la mer), ont soutenu la senne démersale. L’ONG parle de « trahison aux intérêts de la nation ». En effet, sur les 54 senneurs exerçant dans la Manche, 40 appartiennent à des armateurs néerlandais

En septembre 2022, un trilogue, une réunion informelle entre membres du Conseil, du Parlement et de la Commission se tenait à Bruxelles. L’ONG Bloom rapporte que lors de ce trilogue, l’UE a rejeté un amendement voté par le Parlement européen et qui interdisait la senne démersale. Cette nouvelle technique de pêche est une catastrophe environnementale et sociale. Les bateaux géants pratiquant la senne ravagent les fonds marins et les pêcheurs artisanaux voient leurs captures diminuées d’années en années.

 

Article réalisé à partir :

  • D’un flux RSS sur Ouest-France concernant la pêche
  • Des informations de la FAO
  • Des informations du secrétariat d’État à la mer
  • Des informations de l’ONG Bloom
  • La page de l’UBS dédiée au projet Indigo

Même les rivaux historiques que sont les britanniques et les français sont d’accord : la senne démersale est un désastre

Crédit : Greenpeace

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