Le moteur est une question essentielle du projet Yamaha en MotoGP qui va être décliné jusqu’en 2024 autour de Fabio Quartararo. Ce dernier veut une cavalerie plus conséquente pour, au moins, contrer la horde fougueuse débordant d’énergie sortie des entrailles de la Ducati, et on la lui a promise.
Lin Jarvis, directeur général de Yamaha Motor Racing, s’est confié dans les colonnes de crash.net sur un sujet pour le moins stratégique pour Yamaha, constructeur impliqué en MotoGP avec à présent seulement deux motos. Il s’agit du fameux moteur 2023 qui doit se mettre au diapason de la concurrence européenne tandis qu’en coulisse, Cal Crutchlow, le pilote test, rappelle qu’il ne faut pas perdre pour autant l’ADN de la M1 qui se niche dans la maniabilité de sa partie-cycle.
Avant de lever le voile sur ce qui se trame à Iwata, Lin Jarvis refait le point de situation de 2022, en rappelant le scénario officiel, plus ou moins écorné par d’autres approches faites avec conviction. On lit ainsi du directeur d’équipe : « avec la Covid, nous avons été bloqués pendant deux saisons où nous avons eu le moteur gelé. Cela signifiait donc que nous ne pouvions pas effectuer de mises à niveau en 2021. Ensuite, en 2022, nous étions très occupés à développer un moteur avec un niveau de performance différent en termes de puissance. Cependant, il s’agit toujours d’évaluer le gain de performance par rapport au facteur de fiabilité, et si vous n’avez pas une fiabilité garantie à 100 %, vous devez hésiter. Avec un point d’interrogation sur la fiabilité des mises à niveau prévues, Yamaha a adopté l’approche conservatrice ».
Et pour 2023 ? Il y a eu l’embauche de Luca Marmorini, ancien chef du département moteur et électronique de l’équipe de Formule 1 Ferrari, à la feuille de route claire : « puissance, s’il vous plaît ! » dit l’Anglais qui assure qu’on lui a donné les moyens pour réussir : « nous avons modifié notre organisation à l’intérieur du Japon en intégrant ce groupe d’ingénierie italien. L’objectif étant de faire un grand pas pour l’année prochaine ».
Il précise que la philosophie mécanique restera ancrée dans la culture du quatre cylindres en ligne : « avec le départ de Suzuki, nous sommes le seul constructeur à continuer ainsi, mais nous avons beaucoup de connaissances et d’expertise avec le 4 en ligne, et à notre avis, ce n’est pas le format du moteur qui est la restriction. Bien sûr, chaque type de moteur a des caractéristiques différentes. Mais le 4 en ligne, en soi, a encore beaucoup de place pour un développement ultérieur. C’est donc ce qui nous occupe en ce moment ».
Rendez-vous donc en Malaisie en février, pour une rentrée qui sera déjà l’heure de vérité pour Yamaha