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Article de veille numéro 1

Violences sexuelles et sexistes à l’assemblée nationale :

Depuis le 15 novembre 2021, on a vu apparaitre un nouveau hashtag sur Twitter : #metooPolitique. Il apparait suite à une tribune dans Le Monde, où près de 300 femmes élues, collaboratrices politiques ou universitaires déclarent « Le monde politique doit assumer ses responsabilités, écarter les auteurs de violences sexuelles et sexistes de ses rangs et faire preuve d’exemplarité dans les désignations ».

Le 29 Juin dernier, l’observatoire des violences sexuelles et sexistes en politique tweet une lettre ouverte à la présidente de l’assemblée nationale, Yael Braunpivet. Dans cette lettre, le collectif demande la garanti d’un espace de travail protégé de tout propos sexiste oui discriminatoire et de toute violence sexuelle, affirmant que une collaboratrice de l’Assemblée Nationale sur cinq auraient été victime d’une agression sexuelle. Des pistes sont formulés concernant un plan de lutte contre les VSS au sein de l’assemblée nationale, comme par exemple, une formation obligatoire des élus à la prévention des violences sexuelles, des sanctions systématiques, la réforme de la cellule d’écoute, la création de fonds dédiés à l’accompagnement… 

Le 21 Septembre, l’observatoire des violences sexuelles et sexistes en politique tweet de nouveau un communiqué, qui dénonce l’inaction du gouvernement sur le traitement des violences sexuelles au sein du gouvernement qui concerne pourtant « toutes les formations politiques ». Le collectif demande une « réflexion au plus haut niveau sur la formation de l’ensemble du personnel politique à ces questions. Il déplore le favoritisme dans le traitement d’affaire économique, comme le détournement de fond, que dans le traitement d’affaire concernant des violences sexuelles. 

On peut citer comme exemple d’affaire de violences faites aux femmes à l’assemblée nationale la déposition d’une main contre le député de La France Insoumise Adrien Quatennens par son épouse. Le député reconnait dans un communiqué twitter du 18 septembre avoir giflé son ex-femme en devenir lors d’une dispute et avoir eu des comportements agressifs envers cette dernière lors de différentes altercations qui auraient menées à des blessures physiques. Il avait aussi annoncé sa mise en retrait dans le parti LFI, suite à la main courante, et sa mise en arrêt maladie.  Le même jour, Jean-Luc Mélenchon salut dans un tweet la « dignité » et le « courage » d’Adrien Quatennens, et lui apporte son « affection » et sa « confiance ». De son coté, Clementine Autain tweete que la décision de Adrien Quatennens était « juste et inévitable » et apporte son soutient aux femmes victimes de violences. Le 9 octobre, Jean Luc Mélenchon déclare sur France 3 dans l’émission « Dimanche en politique » que Adrien Quatennens “doit revenir” à l’Assemblée nationale. Le chef de file de LFI dénonce un « lynchage médiatique » et déclare que Quatennens « n’est pas un violent parce qu’il a été violent une fois ». Sur BFMTV, Clementine Autain déclare ne pas partager les mots employés par Jean Luc Mélenchon. Le 12 octobre, Quotidien découvre cependant que malgré son retrait, Adrien Quatennens a voté à 15 reprises. 

Le 5 octobre, le Haut Conseil de l’Égalité publie un communiqué sur son compte twitter faisant le bilan sur les violences sexuelles et dénonçant l’inaction 5 ans après #metoo. Le communiqué parle d’un acte I qui aurait eu lieu il y a 5 ans sur la libération de la parole autour des violences sexuelles, et demande maintenant de passer à un acte II dans lequel seraient prises des sanctions « appropriés ». Il prend l’exemple de l’Espagne qui s’est doté d’un budget spécial pour l’accompagnement des personnes victimes de violences et le jugement de leurs agresseurs. Le Haut Conseil de l’Égalité dénonce une hausse de 33% des violences sexuelles en 2021, 80% des plaintes classées sans suite et 1% des plaintes pour viols aboutissent à une condamnation pénale.

Si le gouvernement ne répond pas aux demandes d’action pour la lutte contre les violences sexistes et sexuelles en son sein, il double cependant le budget dédié aux VSS dans l’enseignement supérieur le 15 octobre, passant de 1,7 à 3,5 millions d’euros annuels selon une déclaration du ministère chargé de l’égalité hommes femmes et de l’égalité des chances. « Des formations ont été proposées à près d’un millier de personnes, et des outils (MOOC, fiche-réflexe, guide de prévention des risques festifs destiné notamment aux évènements d’intégration en cours…) sont désormais mis à disposition. Des cellules de signalement sont également en cours de déploiement ». Le 28 septembre, c’est la présentation du projet de loi finance au conseil des ministres, pour 2023, une hausse de 15% pour le budget de l’égalité homme-femme serait à prévoir.

Découverte de nouvelles sources :

Observatoire des violences sexuelles et sexistes en politique : créé en février 2022 suite au #metoopolitique par Fiona Texeire, Mathilde Viot et Alice Coffin, le but est de dénoncer les ministres, élus et candidats à une élection, qui sont visés par une enquête ou ont été condamnés pour des faits sexistes. Leur première action a été durant l’affaire Damien Abad, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, accusé par une lettre anonyme de violences sexuelles. Il a été reproché aux auteurs de l’association d’être « trop proche de la gauche » et d’avoir eu des propos misandres. 

Haut Conseil de l’Égalité : instance consultative indépendante française, créé en janvier 2013 par décret du président de la République François Hollande. Rend public, tous les ans, un rapport portant sur l’état du sexisme en France, présidé par la journaliste Sylvie Pierre-Brossolette. Installé à Matignon. Doit assurer la concertation avec la société civile et d’animer le débat public sur les grandes orientations de la politique des droits des femmes et de l’égalité. 

Ministère chargé de l’égalité hommes femmes et de l’égalité des chances : créé en 1974, première titulaire Françoise Giroud, titulaire actuelle Isabelle Lonvis-Rome. Responsable, à des degrés divers, de la condition féminine, de l’emploi féminin, des droits des femmes, de la parité ou encore de l’égalité entre les femmes et les hommes.