Articles 4: la bête grandie

Un bilan, toujours un bilan : 

Depuis le début de cette veille informationnelle, je ne cesse de faire le bilan des attaques qui interviennent entre chacun de mes articles. L’exercice est rendu nécessaire tout d’abord pour mettre l’accent sur le nombre d’attaques et de morts dans cette région du monde, et dans un deuxième temps pour pointer du doigt le fait qu’aujourd’hui les forces terroristes ne céderont plus, même face à Wagner (très présent dans la région) comme elles l’ont fait face aux forces françaises. J’aurais pu aujourd’hui mettre une dizaine d’articles pour énumérer les attaques, mais ce n’est plus possible. En à peine 22 jours, des centaines de Maliens, de Burkinabais et Nigériens sont mort dans des attaques toujours plus meurtrières. La zone des trois frontières devient peu à peu un cimetière. Comme j’ai dû faire un choix, j’ai choisi deux informations qui me semblaient essentielles. A Tombouctou, la capitale malienne a encore essuyé une attaque djiadiste, cette fois-ci contre les forces de l’ONU. Ces attaques ont généralement lieu

 dans le sud du pays, il est donc bon de rappeler que ce genre d’acte dans la capitale est assez rare, pour être notifié, d’autant plus que le message envoyé n’est pas anodin. Les terroristes préviennent que désormais ils sont assez forts pour frapper n’importe où. Le second acte important est l’enlèvement d’un membre de médecin sans frontières, ce 20 décembre 2021. Les kidnappings ne sont pas rares au Mali, pour rappel, depuis 622 jours le français et journaliste Olivier Dubois y est captif. Mais cette fois-ci, la situation est différente, les forces de Daesh sont aux portes de Gao, la deuxième plus grande ville du pays. Cette nouvelle disparition prouve le fait que déjà des djihadistes sont déjà infiltrés dans la ville.

Toujours plus de restrictions pour les ONG:

Le 22 novembre dernier, la junte militaire malienne a interdit aux ONG françaises d’opérer sur le sol national. Le gouvernement a précisé aujourd’hui les modalités du contrôle effectué pour appliquer cette mesure mais le dispositif mis en place ne concerne pas seulement les ONG françaises. Au surplus, l’interdiction n’est finalement pas que financière mais aussi matérielle et technique. Mensuellement, chaque dépense et fonds reçus devront être justifiés. 

Une décision inquiétante puisque certains craignent l’impossibilité des ONG de répondre à une telle demande et la sanction est radicale puisqu’elle conduit à une interdiction d’opérer au Mali. Les membres associatifs sur place qui étaient inquiets de l’interdiction, ne savent toujours pas comment aujourd’hui remplacer les fonds français. Cela risque d’accentuer la crise humanitaire déjà catastrophique dans le pays.

Un monstre est né : 

.Le 3 décembre dernier, l’Etat Islamique a publié une vidéo de communication montrant des centaines de jihadistes Kalachnikov en main, sur des motos prêtant allégeance au nouveau calife Abou al-Hussein al-Husseini al-Qourachi. Cette vidéo n’est pas à prendre à la légère, une bête féroce est en train de prendre forme sous nos yeux. Rien aujourd’hui ne semble pouvoir les arrêter et ils nous le prouvent en défilant fièrement dans des lieux autrefois protégés par les forces Barkan. Certains spécialistes comparent la situation à la Syrie, dont l’entièreté du territoire a été peu à peu englouti par Daesh.

Cette vidéo impressionnante sonne comme le rappel que l’Europe ne peut pas se désintéresser de la zone. Comme en Syrie, le Mali pourrait être le terrain d’entraînement pour des soldats qui iraient tuer en Europe. De même, cette allégeance au calife, nous remet à l’esprit que leur combat est international et qu’ils sont en lien constant avec d’autres zones où l’Etat islamique combat.

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