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POLITIQUE, VERS LA FIN D’UN MONDE IMPITOYABLE OU LES HOMMES DOMINENT LA SPHÈRE ? 

« Madame Yaël Braun PIVET ayant obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés, je la proclame présidente de l’Assemblée Nationale et l’invite à prendre place au fauteuil présidentiel » , « Le Président de La République » a nommé Mme Elisabeth BORNE, Première Ministre et l’a chargée de former un Gouvernement », « Arrivée en tête au premier tour devant les candidates soutenues par Yannick JADOT et Sandrine ROUSSEAU, Marine TONDELIER est élue secrétaire nationale du parti Europe Ecologie les Verts ». Voici les nominations les plus inédites dans l’échiquier politique de cette année 2022.

Année politique dense marquée par une inflation record, la guerre en Ukraine, la réélection du président Macron, la crise COVID ou encore les départs de feux cet été dans le Sud de La France. 

Pendant ce temps, l’Assemblée Nationale tente d’accroître la féminisation de ses rangs en nommant celles-ci à des postes à haute responsabilité mais est-ce uniquement pour ces raisons là que ces dernières ont été élues ? On ne le saura pas, toutefois quelques éléments de réponses tendent vers le contraire puisque chacune d’entre elles sont qualifiées respectivement de « bosseuses » par leur pair.

Doit-on cependant se féliciter de cette féminisation à l’aube de 2023 ou au contraire déceler clairement un message de communication politique ? 

Une mini-victoire, cependant à nuancer puisque bien que les postes à hautes responsabilités soient attribuées à des femmes, le nombre de députées par exemple lui, est en recul par rapport aux précédentes mandatures. 

Un milieu où la progression a toujours été constante jusqu’en…. 2017 ! 

Graphique issu du Ministère de l’Intérieur

Pour démontrer l’évolution de la part des femmes notamment, il suffit de s’appuyer sur ce graphique issu de l’INSEE et de l’Observatoire des Inégalités. La part des femmes présente dans l’hémicycle représente 37,3 % à l’heure d’aujourd’hui ce qui signifie que 215 femmes parmi les 577 sont députées bien que celles-ci étaient au nombre de 224 il y a cinq ans ce qui faisait remonter le taux paritaire à 38.7 %. Fini donc, l’augmentation constante bien qu’un mouvement bien important a émergé entre 2002 et 2017 avec des hausses successives de 6 et 12 % et 20 % (du jamais vu), boostée par la loi parité entrée en vigueur le 6 juin 2000 visant à (lien hypertexte : favoriser l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions dites électives). 

Elle contraint donc les partis politiques à présenter un nombre égal d’hommes et de femmes pour toutes les élections existantes : sénatoriales, municipales, régionales et européennes. Gare aux partis ne respectant pas ce principe peut se voir infliger un malus financier dans leur financement public. On se souvient en 2018, Les Républicains plutôt de respecter la loi a préféré s’infliger une amende d’1,8 million, la France Insoumise elle a du s’affranchir la somme de 252 000€. Mais cinq ans plus tard, les partis politiques respectent-ils cette loi parité ? 

Satisfecit pour la NUPES et la majorité présidentielle , carton rouge pour le RN et LR  

Toujours plus d’hommes que de femmes à l’assemblée nationale pour cette nouvelle mandature. Cependant on constate de fortes disparités au sein de chaque mouvement politique. La NUPES, première force d’opposition à l’Assemblée Nationale fait figure de proue/ fait office de bon élève en terme de respect de la parité. Cette dernière compte 59.73 % dont les députés élus sont des hommes contre 40,27 % de députés femmes ce qui fait un total de 89 hommes et 60 femmes. Suit juste derrière le Groupe Renaissance anciennement en Marche ! : 59,2 % sont des hommes contre 40,8 % de femmes soit 148 hommes et 102 femmes.

En revanche, avertissement pour le Rassemblement National désormais dirigée par Jordan BARDELLA élu ce 5 novembre 2022 avec 85 % des voix face au maire de Montpellier Louis Aliot, 32 femmes sur un total de 89 députés. Mais le parti pour qui la sanction sera probablement la plus sévère comme en 2018 sera le parti des Républicains à qui l’on attribue le bonnet d’âne avec seulement… 18 femmes contre 44 hommes !

Pour parer à cet endiguement, des nouvelles règles en vigueur pour renforcer cette parité 

Le Haut Conseil a émis un rapport au gouvernement ce 12 décembre 2022 face à ce non-respect évident. Bien que des progrès évidents aient été constatés et salués depuis la loi du 6 juin 2000, il semblerait que les partis politiques se heurtent face à un essoufflement.  A travers ce rapport, les auteurs s’appuient unanimement sur une recommandation d’élection d’un binôme hommes/femmes aux législatives pour advenir/parvenir à une équité totale au sein de l’Assemblée Nationale qui aujourd’hui se heurte à un taux de 37,6 % de femmes contre 62,4 % d’hommes. Pour accentuer à une parité totale, celle-ci devrait aussi être obligatoire au sein des cabinets ministériels pour assurer une meilleure répartition des portefeuilles compte tenu du fait que ceux-ci soient occupés par les mêmes personnes du même sexe. Par exemple confier des postes clés à des femmes tel que le Ministère de l’Économie et le Ministère de l’Égalité Femmes/Hommes et la Francophonie à un homme pour réduire les inégalités et les commentaires sexistes dont font l’objet les femmes et qui parfois les dissuade ou les fait renoncer à leur engagement en politique. 

De ce fait, en ce qui concerne les inégalités sont sujettes à l’Assemblée Nationale de par, leur faible proportionnalité, le rapport conclut que tous les partis politiques qui ne se plieraient pas aux règles de parité devront s’affranchir d’une sanction financière cinq fois plus élevée qu’auparavant. Mesure qui on le rappelle avait été fermement approuvée par Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes en 2019 qui appelait à une « ré-augmentation » et qu’une loi était en discussions avec le Ministre de l’Économie Bruno Le Maire car certains partis préfèrent s’acquitter d’une sanction pécuniaire plutôt que d’investir des femmes à des ministères.

Si ces nouvelles venaient à s’appliquer maintenant à savoir la multiplication par 5 des sanctions financières, l’ensemble des partis politiques se retrouveraient en situation irrégulière et en passe de perdre leurs aides publiques. 

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