Catégories
Article de veille informationnelle

PARITE DANS LES MEDIAS : UNE EGALITE ENCORE TROP INEGALE

Imaginer le monde où les femmes auraient le pouvoir ? Pas vraiment. Invisibles, muettes, inaudibles, réduites à néant, peu voire pas invitées, c’est le douloureux constat auquel sont cantonnées les femmes face à la puissance masculine dans les médias. L’ARCOM gendarme de l’audiovisuel et l’INA ont décidé comme chaque année de se pencher sur ce phénomène grandissant qui bien, que celui-ci réduise, reste majoritairement dominant.

« Rien ne doit freiner le combat pour la place des femmes dans notre société ». Malgré une égalité de plus en plus constante dans la quasi totalité des domaines professionnels, le véritable équilibre dans les médias semble avoir du mal à se dessiner.

Expertes en économie, infectiologues, épidémiologistes, éditorialistes, journalistes politiques, il en existe des dizaines et des dizaines et malgré leur multiplicité, leurs interventions dans les médias resteront anecdotiques.

Une amélioration qui tend à être soulignée

En novembre 2016, la ministre de la Culture de l’époque sous François Hollande, Audrey Azoulay s’empare du sujet « essentiel » selon elle, et annonce une série de mesures permettant d’assurer une parité égale entre les hommes et les femmes dans les médias.

Les chiffres publiés par l’ARCOM pour l’année 2021 démontrent une progression significative de celles-ci dans les médias. Cependant, si l’on analyse plus en détail le rapport de l’ARCOM sur la représentation des femmes dans les médias radio et télévision, cette hausse n’est que disparate.

Assurément, il en convient que le taux de représentation des femmes est en hausse de 2 points pour atteindre les 45 %, en revanche leur temps de parole est amoindri selon l’INA puisque celui-ci ne s’élève qu’à 38 % en hausse d’un point par rapport à l’année 2020, année qui a été dévastatrice pour l’insertion de ces dernières selon le rapport d’une députée LREM des Hauts de Seine qui a remis un document édifiant au gouvernement sur la présence des femmes dans les médias qui a été en chute libre durant toute la période de pandémie malgré que celles-ci aient un rôle de premier plan dans cette crise (hôtesses de caisse, infirmières, médecins, épidémologistes, infectiologues…), une sous représentation et une forte disparité s’est donc inévitablement installée dans le paysage médiatico-audiovisuel.

Une équité des temps de parole anecdotique

Malgré une loi proposée en conseil des Ministres, adoptée et promulguée en 2014 visant à combattre les inégalités entre les hommes et les femmes dans les milieux professionnels pour augmenter le niveau d’emploi des femmes, le réel équilibre de la parole paritaire dans les médias n’est toujours pas au rendez-vous.

Ces disparités démontrent ô combien la société dans laquelle nous vivons, reste très marquée par une catégorisation des personnes en fonction de leur appartenance : Les femmes développent leurs compétences dans l’offre de magazines, de divertissement et l’information là où l’homme se spécialise plutôt pour la politique et l’expertise. Expertise où les femmes sont représentées insuffisamment déplore la journaliste Caroline Roux qui a lancé un appel du coeur lors de la période de confinement pour faire intervenir des expertes sur le plateau de C’Dans L’Air, émission qu’elle présente sur le service public.

La responsabilité du média engagée

Comme cela a été convenu et co-signé par France Télévisions durant 4 ans, les médias ont une mission importante pour réduire les inégalités dans le bon sens.

Le Groupe a prévu un principe de parité pour les expertes qui a vu le jour en 2020.

« Si on constate que la parité chez les présentateurs, animateurs et journalistes tend vers la parité, ce n’est pas encore le cas chez les experts intervenant dans des émissions d’actualité ou de connaissance » indique la Ministre.

Espérons qu’après l’ensemble de ces informations, les femmes puissent être considérées avec une parole libre et que celle-ci soit utilisée pour démontrer leur expertise et non pour des rôles de faire-valoir.