Rap et sport : deux mondes pas si éloignés

Ce lundi 7 novembre, les Bulls de Chicago affrontaient les Raptors de Toronto. Avant le match, les basketteurs se sont échauffés sur le nouvel morceau de Booba, KOA.

L’occasion donc de se poser la question du lien entre le sport et le rap. Beaucoup de sportifs écoutent du rap. C’est le cas par exemple de Lebron James, superstar de NBA, ayant déclaré il y a quelques jours que ses albums de rap préférés étaient : Is Was Written de Nas et The Black Album de Jay-Z. Dans le football, on remarque des célébrations tirées de rappeurs, comme Paul Pogba avec le signe de Kaaris, ou encore Blaise Matuidi qui reprend le « Charo » de Niska. 

Pourquoi ce lien ?

Le rap et le sport se sont toujours accordés. Premièrement, leur accessibilité est un facteur qui influe : les deux activités sont peu coûteuses. Trouver un ballon et improviser des buts, ou inventer des paroles et les poser sur un rythme paraissent des actions plutôt similaires finalement.

Le rap et le sport ont des racines populaires. De nombreux rappeurs, dans les plus connus, sont des artistes issus des quartiers populaires, des « banlieues » : Mc Solaar, Jul, PNL, Booba, ou bien Ninho. En ce qui concerne le sport, l’histoire se répète : l’équipe de France de football, lors de la Coupe du Monde 2018, 8 joueurs des 23 sélectionnés sont nés en banlieue Parisienne, de Mbappé à Pogba en passant par Kimpembe. 

Les rappeurs sont donc baignés dans un environnement sportif, notamment avec les « City stade ». Comme Lesram le dit si bien dans Lunettes de soleil, où il raconte son été au « quartier » : « Ça passe au stade faire un foot sur l’synthétique on veut pas perdre sur le banc y’a au moins 5 équipes ».

Sportifs comme rappeurs en profitent

Les louanges des sportifs et des clubs par les rappeurs sont une véritable aubaine pour eux. D’un côté pour l’aspect commercial : de nombreux partenariats commerciaux se développement entre les deux mondes.

Par exemple, Niska avec sa chanson « Matuidi Charo », affiche sa passion pour le PSG : survêtements, drapeaux, ballons, aux couleurs rouge et bleu. Une très bonne publicité pour le club de la capitale. Aujourd’hui, les rappeurs font même leurs concerts dans les stades. En juin 2022, le marseillais Jul a réuni plus de 55 000 spectateurs à l’Orange Vélodrome. Une notoriété qui profitera au club phocéen. 

De nombreux rappeurs possèdent des actions dans des clubs de NBA ou sont ambassadeurs. C’est le cas de Drake qui est ambassadeur international des Raptors de Toronto, ou encore d’Eminem qui soutient les Detroit Pistons. Jay-Z est par ailleurs actionnaire de la franchise des Nets de Brooklyn. 

Des limites floues ?

Certains sportifs, plus que de simplement aimer le rap, se prêtent à l’exercice. Par exemple, il y a quelques années, Lebron James était monté sur scène avec Travis Scott et Drake pour le son de « Sicko Mode ». L’ancien joueur de football de l’Olympique Lyonnais Memphis Depay est également connu pour son rap : plus de 3 millions de vues pour son clip 2-Corinthians 2 :7.

A l’inverse, Jul, fan assumé de l’Olympique de Marseille, avait évolué dans le centre de formation de son club de coeur. Après s’être blessé, il s’est consacré à la musique. Pour autant, son lien avec le club ne s’est jamais coupé. Au point qu’il a même tourné le clip de son tube « Bande Organisé » à l’intérieur du Stade Vélodrome. 

Les sports de combat, comme la boxe ou le karaté, sont les plus cités après le football dans le rap français. Pour Booba : « le rap est aussi un sport de combat ». Les limites entre sport et rap sont donc bancales. C’est ce qu’illustrent les gimmicks : ces petits gestes, comportements, ou tics de langages qui permettent d’identifier un artiste. Par exemple, le « ish-ish » de Sofiane, avec un mouvement dans l’air de coups de coude en est une preuve.