Le rap, choc dans la musique

Véritable mouvement musical mais aussi culturel, le rap est apparu au début des années 1970 dans les ghettos américains.

Trouver une définition du rap est compliqué : plusieurs descriptions sont possibles. Il existe une thèse aux Etats-Unis, définissant le rap comme un rétroacronyme de « rhythm and poetry ». Mais le mot “rap” pourrait aussi provenir d’un verbe en argot américain le qualifiant de “bavarder, blâmer, baratiner”.

A la suite d’une rébellion de jeunes, dans les années 1980, contre la police, le rap s’engage pour devenir un « Rock Against Police ». En ce sens, il a un caractère social, et essaye de dénoncer les injustices. Il joue beaucoup sur les émotions.

Le rap prend ses racines aux Etats-Unis…

The Golden Gate Quartet. Ce nom ne dit rien au premier abord. Pourtant, les prémices du rap viendraient de ce groupe, surtout connu pour être une formation vocale américaine de gospel. Leur premier rap daterait de 1937, avec la musique Preacher and the Bear.

Pourtant, il s’est vraiment lancé dans les années 1970, avec la musique Rapper’s Delight de Sugarhill Gang. Dans le quartier du Bronx, à New York, en 1979, l’ambiance est tendue : trafics de drogues, prostitution, violences… Seul moment de détente : les soirées de DJ Kool Herc. Ce dernier remarque que les moments qui marchent le mieux dans ses mix sont les parties de morceaux où la musique est réduite à un minimum d’éléments. C’est le début du rap.

… puis commence son voyage à partir des années 80

C’est une décennie plus tard que le rap voyage à travers le monde. Et vient notamment se poser en France, aujourd’hui considérée comme “deuxième terre du rap”. Certains groupes explosent en 1991 : NTM, IAM (Imperial Ageatic Men). Mais également MC Solaar, un rappeur universitaire, encore très connu aujourd’hui.

Historiquement, le rap touche surtout la jeunesse des “cités”. Puis, le rap commence à être diffusé : d’abord à la radio, notamment que Skyrock, et ensuite à la télévision, avec notamment l’émission Hip-Hop sur TF1. La médiatisation permet au hip-hop et au rap de devenir populaires en France.

Au fur et à mesure, le rap français se divise en deux. D’un côté, un rap “commercial”, qui passe partout. De l’autre, le rap “underground”, qui ne rapporte pas nécessairement beaucoup d’argent mais qui permet aux chanteurs de s’exprimer.

Un changement brutal dans la musique

Aujourd’hui, le rap est le genre musical le plus écouté en France. Et notamment sur les plateformes de streaming, surtout chez les 18-35 ans : selon une étude de Just Focus, “65% des écoutes totales sur les plateformes de streaming sont du rap”.

Pourquoi tant de succès ? Premièrement, les fans apprécient la proximité avec l’artiste. Il utilise souvent un langage courant, voire familier, ce qui leur permet de s’identifier. Le rap de nombreux sous-genres : cela permet à chacun de se retrouver dans un style. En 2019, les musiques dites “urbaines” sont en tête de classement : Ninho, Aya Nakamura ou PNL pour n’en citer que quelques uns.

«Quand on est jeune, on veut toujours de la nouveauté, et le rap parvient à l’apporter en continu.» Napoléon LaFossette, journaliste

De plus, les techniques que propose le rap sont nouvelles et attirent la curiosité de nombreux. La rythmique est plus lente, et la technologie utilisée innovante. L’utilisation de l’autotune par exemple pousse de nombreux jeunes à se lancer dans la musique, et notamment le rap ; comme celle du vocodeur – un “outil numérique permettant de couvrir la voix d’un «filtre» synthétique”.